Maison des Musiciens


GALERIE

LE PROJET

Ce travail a consisté à reconstituer l’état d’origine de la Maison des Musiciens (construite aux environs de 1250), joyau de l’art gothique français qui se situait à Reims (51), au 18 et 20 de la rue de Tambour. Détruite par les bombardements allemands en 1917, sa restitution a nécessité des recherches à la bibliothèque municipale et aux archives de Reims, la lecture d’ouvrage décrivant le contexte économique et social de la ville au Moyen-Age  ayant permis d’étayer une série d’hypothèse quant à l’identité du propriétaire et au mode d’occupation de l’édifice. Bâtiment de grande importance au Moyen-Age, la  Maison des Musiciens se situait sur la seule voie romaine (cardo) menant au forum : cette rue était celle de la corporation des changeurs d’or, centre de l’activité de la ville.

Le propriétaire, vraisemblablement lui-même un changeur d’or, était un riche bourgeois affectant un genre de vie noble, par la présence de boutiques au rez-de-chaussée et l’absence de polychromie en façade (réservée à la noblesse). Ce bâtiment doit son nom aux statues des musiciens qui ornent sa façade. Cinq statues en ronde bosse, situées dans des niches ogivales sur des consoles saillantes, constituent un orchestre (tambour, rebec, harpe, violon) la statue du centre représentant le propriétaire, portant un faucon sur un gant de cuir. Ces statues (conservés au musée St Rémi), sculptées avec un réalisme et une expressivité étonnants, personnifient la chasse et le concert, distractions des chevaliers et des dames. Le plan originel a été déterminé à partir des fondations (caves du XIIe siècle). Ce bâtiment se situe entre la maison bourgeoise et le palais urbain : salle d’apparat au premier étage sur rue, espaces domestiques sur cour. La vie familiale y est séparée de la vie sociale et professionnelle.

La façade sur rue possédait deux styles bien distincts :

La Maison des Musiciens possède de nombreux liens avec la cathédrale de Reims toute proche, de par la pierre utilisée et le style des statues (vraisemblablement réalisées par un artiste s’étant déplacé, à l’occasion de la construction, du chantier de la cathédrale).

La « viga geometrica » a été utilisée pour la cathédrale comme pour ce bâtiment : elle correspond à un module de 70,46 cm, utilisé pour l’appareillage des pierres (soit un pied champenois d’environ 35 cm).