Année
2016
Localisation
Ahaxe (64)
Maîtrise Ouvrage
Commande Privée
Mission
Mission Complète
Surface
200 m²
Montant des travaux
270 000 € HT

GALERIE

LE PROJET

Le bâtiment existant, communément appelé une « borde », était une bergerie de montagne en pierres sèches, située au Pays Basque dans un site montagneux à 400m d’altitude, d’où l’on peut admirer un panorama naturel exceptionnel, à plus de 180°.

L’enjeu principal de cette rénovation a été d’inscrire dans un bâtiment ancien des considérations contemporaines (luminosité intérieure, traversées visuelles, jeux de volumes et d’espaces, parcours architectural…) tout en respectant le plan d’origine et les volumes du bâtiment existant . Ce projet participe ainsi de l’idée qu’un bâtiment ancien, quel qu’il soit, peut posséder en son sein des qualités qu’une intervention architecturale peut révéler.

Ici se sont posés tous les enjeux de l’inscription de considérations contemporaines dans le contexte tant patrimonial, naturel, et culturel du Pays Basque. Autant de questions particulièrement chères à notre agence, et stimulantes pour notre créativité.

Le parti architectural a consisté à sculpter des vides dans l’épaisseur des murs en pierre générant des passages et des vues tout en conservant le caractère monolithique du bâtiment existant, véritable bloc minéral tapi à flanc de montagne. Dès lors, les points vues et les parcours à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment se multiplient, révélant la qualité des volumes existants : pièce de vie commune en double hauteur (ancienne « Eskaratza »), aménagement d’une coursive, de parcours croisés, et de vues traversantes prolongées vers la terrasse extérieure. Un judicieux système de portes à galandage permet de séparer à l’envi l’habitat en deux logements distincts, ou de les grouper en un ensemble parfaitement cohérent.

Les éléments conservés apparaissent dans leur aspect d’origine. Ainsi, le maintien de la charpente apparente (isolation du toit par le dessus) et de parois en pierre, respectent l’identité forte du bâtiment originel, construit avec des matériaux prélevés aux alentours.

A l’inverse, les éléments créés présentent une esthétique radicalement contemporaine, tout en poursuivant le dialogue avec le bâtiment existant (opposition lisse / texturé, choix des matériaux, teintes…) : cheminée à foyer ouvert  traitée comme un « présentoir à feu », ou escalier intérieur intégrant de nombreux rangements.

Les façades ont été traitées en enduit à la chaux de teinte blanche. Seule la façade Sud, présentant des pierres de belle facture et plus protégée (orientation au Sud), a été laissée en pierres apparentes. Les percements de façade créés s’inscrivent également en continuité avec les percements existants : réouverture d’ouvertures anciennes, respect de l’échelle des percements existants. Ainsi, malgré la taille modeste des percements, les habitants garderont un rapport constant avec l’extérieur, les percées visuelles traversant l’habitation de part en part, s’ouvrant ponctuellement ou généreusement sur le magnifique panorama montagneux.

Les baies existantes ont été remplacées par des menuiseries mixtes bois / alu, l’occultation étant assurée par des volets en bois battants. Les deux portes « cochères » ont été équipées de grandes baies coulissantes à galandage, afin de préserver l’aspect de « porche » de ces percements, et de profiter pleinement du paysage environnant. Les fenêtres sur allèges, quant à elles, ont été équipées d’un unique vitrage clair, chaque percement se transformant alors en véritable « tableau de nature » mettant en valeur ce site exceptionnel, changeant selon l’emplacement, le temps mais aussi selon les saisons. La verrière zénithale de l’étage, quasiment invisibles depuis la route du fait de la faible pente de la toiture, permet, quant à elle, de profiter du panorama montagneux.

L’inscription dans le contexte naturel se poursuit par le faible impact énergétique de ce bâtiment, par la présence :

L’inscription dans le contexte s’achève par la prise en compte de la configuration même du terrain naturel, marqué par de nombreuses déclivités. Ainsi, les altimétries des trottoirs et terrasses successives suivent précisément le relief topographique existant, au moyen d’escaliers végétalisés permettant un accès en tous points de plain-pied au site naturel environnant. Ces espaces extérieurs forment une transition douce entre l’espace bâti et l’espace naturel, et ne constituent pas un socle détachant le bâtiment du site, mais ancrent au contraire littéralement ce bâtiment dans son contexte, référence explicite aux liens mythologiques extrêmement forts liant l’ »ama lur » – la terre-mère – à l’ « etxe », la maison.